1 300 pages de connaissances d’experts sur la villa de Voerendaal

Auteur: Harry Lindelauf
Photographie: Mikko Kriek

Même au niveau européen, on l’attendait avec impatience : le rapport qui rassemble toutes les connaissances scientifiques sur la villa rustica romaine de Voerendaal. Le 31 mars 2023, après trois années de recherches, il a enfin été présenté lors d’un colloque au Limburgs Museum de Venlo.

Le document en anglais, qui compte pas moins de 1 300 pages, est, selon le président de séance Leonard de Wit du Service national du Patrimoine culturel (RCE), « une fête pour la communauté archéologique internationale ». Grâce à la recherche et à la publication, les vestiges enfouis sous les champs le long de la Steinweg sont désormais considérés comme l’une des villas les mieux étudiées des Pays-Bas.
Le nouveau travail offre plusieurs perspectives nouvelles : il y avait plus de bâtiments en bois sur le site qu’on ne le pensait, datant du Néolithique au haut Moyen Âge. La datation des vestiges romains a également pu être déterminée plus précisément.

Un stockage pour 100 000 kilos de céréales

Les faits montrent qu’il s’agit du plus grand domaine agricole romain parmi plus de 65 découverts aux Pays-Bas. À Voerendaal, sur 13 hectares de terre loess fertile, on cultivait principalement l’épeautre destiné aux soldats des forts le long du Rhin.

La villa comprenait de nombreux bâtiments construits successivement en pierre de Kunrade. La première villa date de la période allant de 70 à 100 après J.-C., la seconde et grande villa d’environ 125. La colonnade de cette villa mesurait pas moins de 150 mètres de long, il y avait des thermes avec latrines, et le grenier pouvait stocker environ 100 000 kilos de céréales. Il existe des indications qu’un second grenier aurait même été construit.

Retour dans le passé

La datation de grains brûlés dans des recherches récentes indique qu’entre 250 et 270 après J.-C., le grand grenier a été détruit par un incendie. Cause la plus probable : des Germains pilleurs. Vers l’an 320, les Romains quittent les lieux. Sur le site de la villa, les agriculteurs du haut Moyen Âge reviennent en arrière dans le temps : ils construisent leurs maisons-granges en bois et poursuivent l’exploitation du terrain où, déjà à l’âge du Fer, des habitants vivaient dans des maisons semi-enterrées en bois.

Le rapport est disponible en six parties sur le site du RCE (en anglais).

Le rapport est écrit par et pour des archéologues. Pour une lecture plus accessible des résultats de trois années de recherche, il existe le livre Villa Voerendaal, van vondst naar verrassend verhaal. Il a été publié par le Limburgs Museum de Venlo et est en vente dans la boutique du musée.

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